La compilation peut se définir comme l'activité de traduire un "langage de programmation" dans un autre.
Il y a beaucoup de sortes de "langages de programmation":
les langages assembleurs: ce sont des suites d'instructions élémentaires exécutées par un micro-processeur. Les premiers programmeurs ne programmaient qu'en assembleur! Aujourd'hui, les humains programment peu en assembleur, et plutôt sur des portions de code très restreintes.
les langages "haut-niveau" : ce sont ceux que vous apprenez à programmer à l'université (Python, C, Java, Javascript, OCaml,...)
des "représentations intermédiaires" : ce sont des sortes d'esperanto de la compilation, personne ne les utilise pour programmer, aucun micro-processeur ne sait les lire directement... mais ils sont très utiles!
Les deux compilateurs "officiels" sont ocamlc
et ocamlopt
, qui produisent respectivement du bytecode et du code natif.
Il en existe aussi un troisième "non officiel" mais très intéressant: js_of_ocaml
, qui produit du javascript.
ocamlc
: le compilateur "bytecode"¶Le compilateur ocamlc
, dans son usage le plus simple, transforme un fichier texte .ml
en un fichier binaire "bytecode". Sous linux/mac, le bytecode s'appele a.out
par défaut, et sous windows camlprog.exe
. On peut spécifier le nom du fichier bytecode avec l'option -o
. Pour exécuter le bytecode, il faut le passer à l'interpréteur ocamlrun
(* fichier toto.ml *)
let () = print_int (1+1)
Dans le shell:
$ ocamlc toto.ml -o toto.byte
$ ocamlrun toto.byte
2
$
Contrairement aux apparences, le fichier toto.byte
n'est pas un "vrai" exécutable: il a besoin du programme ocamlrun
pour s'exécuter. On peut cependant en général lancer directement toto.byte
: sous linux, le shell regarde si la première ligne du fichier indique un interpréteur: si c'est le cas, l'interpréteur est appelé sur le fichier.
$ cat toto.byte
#!/Users/lozes/.opam/default/bin/ocamlrun
T^@^@^@<DF>^B^@^@^@^@^@^@W^@^@^@^A^@^O^@^P^@^@^@^S^@^@^@^\^@^@^@%^@^@^@.^@^@^@7
^@^@^@@^@^@^@I^@^@^@R^@^@^@[^@^@^@g^@^@^@t^@^@^@}^@^@^@<86>^@^@^@<8F>^@^@^@<98>
[...]
$ ./toto.byte
2
$
Supposons que je suis sous ubuntu 19.10 sur une machine Intel iCore9 (par exemple!).
Je compile toto.ml
, et j'envoie toto.byte
à ma grand mère. Elle aussi est sous ubuntu 19.10 et sur une machine Intel iCore9.
ocamlrun
dans le même répertoire #!/Users/lozes/.opam/default/bin/ocamlrum
que moi, il y a une chance, pour un programme aussi simple, qu'elle arrive à l'exécuter.ocamlrun
, ou simplement s'il n'est pas dans le même répertoire sur sa machine (probable!), la commande ./toto.byte
ne marchera pas.Ce que contient le fichier toto.byte
, au-delà de la première ligne, c'est une "représentation intermédiaire" propre à OCaml.
Le fichier toto.byte
est en fait un programme dans un langage que Xavier Leroy a appelé Zinc (pour Zinc Is Not Caml).
toto.byte
contient le programme Zinc sous un format binaire compressé non lisible à l'oeil nu.
On peut demander au compilateur ocamlc
de nous donner une idée du code Zinc avec l'option -dinstr
.
$ ocamlc -dinstr toto.ml
const 1
offsetint 1
push
getglobal Stdlib!
getfield 43
apply 1
push
makeblock 0, 0
pop 1
setglobal Print_int!
Le langage Zinc est un "langage orienté pile": certaines instructions (notamment push
, pop
et apply
) manipulent une pile. D'autres font référence à des variables globales prédéfinies (~registres) qui contiennent des fonctions de la libraire standard comme (+)
ou print_int
.
Il n'est pas utile de rentrer plus dans le détail sur Zinc, mais ce qu'il faut retenir sur Zinc, c'est
ocamlrun
, souvent appelé machine virtuelle Autrement dit, si j'envoie mon linux/intel toto.byte
à ma grand-mère unix/MIPS, mais si elle a installé ocamlrun chez elle, elle pourra l'exécuter (en théorie) en tapant ocamlrun toto.byte
.
-custom
¶Imaginons que:
toto.byte
à ma grand-mère linux/intel (comme moi) et je veux qu'elle puisse l'exécuter en tapant ./toto.byte
, mais elle n'a pas installé ocaml
.toto.byte
après avoir désinstallé ocaml
de ma machineComment faire?
Je peux compiler avec l'option -custom
, qui a pour effet d'ajouter ocamlrun
dans le fichier toto.byte
.
Le fichier est plus gros, et ne commence plus par la ligne #!/.../ocamlrun
.
$ ocamlc -o toto.byte toto.ml ; du -h toto.byte
24K toto.byte
$ ocamlc -custom -o toto.byte toto.ml ; du -h toto.byte
368K toto.byte
$ cat toto.byte
<CF><FA><ED><FE>^G^@^@^A^C^@^@<80>^B^@^@^@^P^@^@^@H^F^@^@<85>
[...]
Question Si j'envoie toto.byte
à ma grand-mère unix/MIPS est-ce qu'elle pourra l'exécuter?
Réponse: NON! Le bytecode est portable, mais la machine virtuelle, elle, n'est pas portable. Chaque config a besoin de sa propre machine virtuelle Zinc, autrement dit son propre ocamlrun
.
Cette technique de bytecode
et de machine virtuelle
est aujourd'hui très courante: Java
et Python
, entre autres, sont eux aussi compilés vers du bytecode qui est interprété par une machine virtuelle.
ocamlopt
¶On l'utilise à peu près comme le compilateur ocamlc
$ ocamlopt -o toto.opt toto.ml
$ ./toto.opt
2
mais cette fois-ci, l'exécutable généré est un programme en assembleur.
On peut lire le code assembleur directement dans le fichier binaire toto.opt
avec certains utilitaires (ex: objdump -d toto.opt
) ou demander à ocamlopt
de générer un fichier texte toto.s
qui contient le code assembleur (option -S
).
Sur mon mac OS X 10.15 avec un processeur Intel Core i7
$ ocamlopt -S toto.ml
$ cat toto.s
[...]
Assembler
L102:
movq $5, %rax
call _camlStdlib__string_of_int_161
L100:
movq %rax, %rbx
movq _camlStdlib@GOTPCREL(%rip), %rax
movq 304(%rax), %rax
call _camlStdlib__output_string_224
L101:
movq $1, %rax
addq $8, %rsp
[...]
Attention ce code natif n'est pas portable, c'est du code assembleur qui est compris par mon micro-processeur avec des appels systèmes spécifiques à mon OS. Sur une autre configuration, l'addition de deux entiers est une autre instruction d'assembleur, l'appel système pour faire un affichage n'a pas le même numéro, etc.
Quel intérêt? Certes, le code n'est pas portable, mais il est optimisé pour ma machine. Un programme compilé avec ocamlopt
est quasiment toujours plus rapide que le même programme compilé avec ocamlc
. ocamlopt
propose de nombreuses options pour paramétrer les optimisations qui sont faites en fonction du code à compiler.
js_of_ocaml
¶Vous n'aurez pas à utiliser ce compilateur cette année! Mais js_of_ocaml
est trop intéressant pour ne pas en dire deux mots rapides.
De quoi s'agit-il? D'un compilateur dont le langage cible est javascript.
Javascript? c'est le langage du web interactif. Tous les navigateurs webs savent l'exécuter, soit en l'interprétant, soit en le compilant à la volée (just in time). Un programme javascript est donc extrêmement portable: quel que soit l'OS et le microprocesseur, le code est toujours le même.
Et js_of_ocaml
? Il permet de compiler du code OCaml en javascript, et donc de programmer un site web interactif en OCaml. C'est comme cela qu'a été programmé le site tryOCaml
, par exemple... De plus js_of_ocaml
travaille à partir du bytecode Zinc, qui n'a pratiquement pas changé depuis le début de Caml. Il est donc très stable par rapport aux évolutions à venir d'OCaml.
Comment fonctionne-t-il? js_of_ocaml
pourrait n'être qu'une simple machine virtuelle capable d'exécuter du bytecode Zinc, un ocamlrun
programmé en javascript, en quelque sorte. En fait, js_of_ocaml
est un "décompilateur": il lit du bytecode Zinc, "identifie" des fonctions dans ce code bas-niveau, et reconstruit des fonctions javascript. C'est beaucoup moins trivial à faire qu'une machine virtuelle! mais cela donne des performances étonnantes. Le code javascript peut parfois être plus rapide que le bytecode!
Il y a essentiellement trois écoles:
print
dans mon programme#trace
dans un toplevelocamldebug
#trace
¶Elle permet d'afficher les paramètres qui sont passés à une fonction à chaque fois qu'elle est appelée, et d'afficher le résultat de la fonction
let rec fact = function 0 -> 1 | n -> n * fact (n-1)
val fact : int -> int = <fun>
#trace fact
fact 2
fact is now traced.
- : int = 2
fact <-- 2 fact <-- 1 fact <-- 0 fact --> 1 fact --> 1 fact --> 2
Il y a quelques petites subtilités qu'il faut connaitre pour :
let somme a b = a+b
val somme : int -> int -> int = <fun>
#trace somme
somme 1 2
somme is now traced. somme <-- 1
- : int = 3
somme --> <fun> somme* <-- 2 somme* --> 3
let f x = [x]
val f : 'a -> 'a list = <fun>
#trace f
f 1
f is now traced.
- : int list = [1]
let f (x:int) = [x]
f <-- <poly> f --> [<poly>]
val f : int -> int list = <fun>
#trace f
f 1
f is now traced. f <-- 1 f --> [1]
- : int list = [1]
ocamldebug
¶Il s'agit d'un utilitaire qui permet:
C'est un outil similaire à gdb
pour C. Il n'est pas spécialement convivial, même si on peut (un peu) arranger cela en l'utilisant depuis emacs
...
(* fichier loop.ml *)
let rec f i =
print_int i;
print_newline ();
f (i+1)
let () = f 0
Je compile avec l'option -g
:
ocamlc -g -o loop.byte loop.ml
Je lance une session de debugger
ocamldebug loop.byte
OCaml Debugger version 4.07.0
(ocd)
J'installe un point d'arrêt à l'entrée de la fonction f, puis je lance l'exécution du programme.
(ocb) break @ Loop 1
Loading program... done.
Breakpoint 1 at 10492: file loop.ml, line 3, characters 3-45
(ocd) run
Time: 12 - pc: 10492 - module Loop
Breakpoint: 1
3 <|b|>print_int i;
(ocd)
Je demande à afficher la valeur de i, et je relance l'exécution
(ocd) print i
i: int = 0
(ocd) run
0
Time: 21 - pc: 10492 - module Loop
Breakpoint: 1
(ocd) print i
i: int = 1
(ocd)
Lorsque le projet sur lequel je travaille devient un peu important, je peux avoir envie de le découper en plusieurs fichiers:
.ml
de mon projet correspond à un module.params.ml
contient les définitions du module Params
xxx
du module Params
en utilisant la notation Params.xxx
(* fichier params.ml *)
let version = 17
let get_name () = "toto"
(* fichier principal.ml *)
let () = Printf.printf "%s %d " (Params.get_name ()) Params.version
Sur cet exemple, le module Principal
dépend du module Toto
concernant la constante version
et la fonction get_name
.
Au moment de compiler mon programme, je vais lister tous les fichiers .ml
dont il est constitué, dans l'ordre de leurs dépendances.
$ ocamlc -o toto.byte params.ml principal.ml
$ ./toto.byte
toto 17
$
Attention il ne peut pas y avoir de dépendances circulaires entre plusieurs fichiers .ml
...
La compilation séparée permet de compiler indépendamment chaque fichier .ml
en un fichier objet d'extension .cmo
(bytecode) ou .cmx
(code natif). On demande une compilation séparée en utilisant l'option -c
.
$ ocamlc -c params.ml
$ ls
params.cmo params.ml principal.ml ...
$ ocamlopt -c params.ml
$ ls
params.cmo params.cmx params.ml principal.ml ...
Remarque: il y a aussi un fichier params.cmi
, on y vient...
Qu'est-ce qu'un fichier objet?
C'est un fragment du fichier final dans lequels les appels de fonctions ne sont pas résolus. Par exemple, dans principal.cmo
, il y a un appel à une fonction Params.get_name
dont on ne connait pas encore l'adresse dans le code consolidé final.
C'est l'édition de liens qui consolide les différents fichiers objets en un seul exécutable.
$ ocamlc -c params.ml
$ ocamlc -c principal.ml
$ ocamlc -o toto.byte params.cmo principal.cmo
$ ./toto.byte
Remarques
ocamlc
) du début à la fin.ocamlc -o toto.byte params.ml principal.ml
est équivalente à la suite de commandes ci-dessus. Ce sont des fichiers compilés .cma
(bytecode) ou .cmxa
(natif) qui contiennent des modules. La librairie standard stdlib.cma
contient de nombreuses fonctions et types "standards"; tout ce que nous avons vu jusqu'à présent est défini dans la librairie standard, à l'exception du module graphics. La librairie standard est automatiquement liée aux fichiers compilés.
Si je veux utiliser une librairie "non standard", comme la librairie graphics ou la libraire unix, je dois la lier aux autres fichiers .cmo
au moment de l'édition de liens.
$ cat echo_hello_world.ml
Unix.system "echo \"hello, world!\""
$ ocamlc -c echo_hello_world.ml
$ ocamlc unix.cma echo_hello_world.cmo
$ ./a.out
hello, world!
$ ocamlopt -c echo_hello_world.ml
$ ocamlopt unix.cmxa echo_hello_world.cmx
Où ocamlc
va-t-il chercher les fichiers .cmo
et .cma
?
-I
ocamlc -where
indique ce répertoire$ mkdir sous_repertoire
$ ocamlc -c echo_hello_world.ml
$ mv echo_hello_world.cmo sous_repertoire/
$ ocamlc -I sous_repertoire unix.cma echo_hello_world.cmo
$ ls $(ocamlc -where)/unix.cma
/Users/lozes/.opam/default/lib/ocaml/unix.cma
$
Parfois les libraires installées par opam
ne se trouvent pas dans le répertoire de la librairie standard, il vous faudra peut-être chercher un peu.
Par exemple, chez moi, pour compiler le fichier pi.ml, qui utilise la librairie Zarith
, je dois écrire
ocamlc -I ~/.opam/default/lib/zarith zarith.cma pi.ml
C'est parfois un casse-tête de trouver les bonnes options à passer à ocamlc
. Certains outils comme ocamlfind
ou ocamlbuild
tentent de simplifier la compilation en introduisant une notion de paquetage. En un exemple (lisez leurs documentation au besoin)
ocamlfind ocamlc -package zarith -linkpkg pi.ml
Il est possible de charger un module ou une librairie dans le toplevel avec la directive #load
. Si ocamlfind
est installé, on peut aussi charger un paquetage avec #require
#load "unix.cma";;
Unix.system "echo \"hello, world!\""
hello, world!
- : Unix.process_status = Unix.WEXITED 0
#require "zarith";;
/Users/lozes/.opam/default/lib/zarith: added to search path /Users/lozes/.opam/default/lib/zarith/zarith.cma: loaded
Q.to_string (Q.of_ints 3 7)
- : string = "3/7"
Avec l'option -i
, je peux demander au compilateur de m'afficher toutes les définitions qui ont été faites à l'intérieur du module, et qui sont susceptibles d'être utilisées par un autre module.
$ ocamlc -i params.ml
val version : int
val get_name : unit -> string
$
On voit que le module Params
"exporte" deux définitions de valeurs:
version
de type int
, et get_name
sans argument qui renvoie une chaîne de caractères.Cette liste constitue l'interface du module: c'est un résumé du fichier params.ml
qui contient tout ce qu'il me suffit de savoir pour pouvoir utiliser le module Params
dans un autre module.
Je peux écrire un fichier params.mli
qui décrit l'interface du module Params
.
C'est un analogue des fichiers headers .h
en C.
(* fichier params.mli *)
val version : int
val get_name : unit -> string
Typiquement, j'écris d'abord mon fichier params.mli
pour fixer les idées, puis je rédige ensuite une implémentation params.ml
de cette interface.
Le fichier .mli
est un contrat que devra respecter le fichier .ml
de même nom: toutes les définitions qui sont annoncées dans .mli
doivent se concrétiser dans .ml
, en respectant les types annoncés.
Je dois compiler le fichier .mli
avant le fichier .ml
. Le compilateur vérifie que j'ai bien respecté le contrat.
Sur un exemple: introduisons volontairement une violation de contrat dans params.ml
.
$ ocamlc params.mli
$ cat broken_params.ml
let version = "13" (* <- entier attendu! *)
let get_name () = "hello"
$ cp broken_params.ml params.ml
$ ocamlc params.ml
Error: The implementation params.ml does not match the interface params.cmi:
Values do not match:
val version : string
is not included in
val version : int
Autre exemple:
$ cat broken_params2.ml
let version = 13
(* manquant: get_name *)
$ cp broken_params2.ml params.ml; ocamlc -c params.ml
Error: The implementation params.ml does not match the interface params.cmi:
The value `get_name' is required but not provided
En résumé, pour respecter le contrat du .mli
, le fichier .ml
doit
.mli
.mli
Lorsqu'un fichier .ml
n'est pas accompagné d'un fichier .mli
du même nom, le fichier .mli
est implicitement celui que produit l'option -i
.
Par exemple, si toto.mli
n'existe pas la commande ocamlc -c toto.ml
est équivalente à la suite de commandes
$ ocamlc -i toto.ml > toto.mli
$ ocamlc -c toto.mli
$ ocamlc -c toto.ml
$ rm toto.mli
Le fichier params.mli
me permet de compiler le module principal.ml
même si je n'ai pas encore vraiment écrit le module params.ml
qui est utilisé dans principal.ml
$ ocamlc -c params.mli
$ ocamlc -c principal.ml
[... je crée le fichier params.ml ...]
$ ocamlc -c params.ml
$ ocamlc params.cmo principal.cmo
Dans l'implémentation, je suis obligé de définir au moins tout ce que j'ai annoncé dans l'interface... mais
(* fichier params.mli *)
val version : int
val get_name : unit -> string
(* fichier params.ml *)
let version = 2
let names = ["toto"; "titi"; "tata"] (* <- privé! *)
let () = names.(1) <- "tutu" (* <- initialisation *)
let get_name () = names.(version)
Les définitions non annoncées sont privées: je ne peux accéder à ces définitions qu'à l'intérieur du module Params
, le module Principal
, lui n'y a pas accès.
(* fichier principal.ml *)
let () = print_string (Params.get_name ())
let () = print_int (Params.version)
let () = Params.names.(1) (* <- interdit! *)
Au moment de la compilation de principal.ml
, je vais avoir une erreur...
$ ocamlc -c params.mli
$ ocamlc -c params.ml
$ ocamlc -c principal.ml
[...]
Error: Unbound value Params.names
Pour le moment, on a confondu la notion de module et de fichier .ml
et la notion d'interface et de fichier .mli
.
On peut cependant définir des modules et des interfaces sans passer par des fichiers spécifiques:
module Bla = struct [...] end
correspond à un fichier bla.ml
qui contient [...]
module type BLA = sig [...] end
correspond à un fichier bla.mli
qui contient [...]
Refaisons l'exemple précédent en un seul fichier.
(* la "signature" qui correspond à params.mli *)
module type PARAMS = sig
val version : int
val get_name : unit -> string
end
(* le module qui correspond à params.ml *)
module Params = struct
let version = 3
let get_name () = "hello"
let secret = "..."
end
(* le test de compatibilité et le masquage *)
module Params_signed = (Params : PARAMS)
(* l'ancien fichier principal.ml *)
let () = Printf.printf "%s" (Params.get_name ())
let () = print_string Params.secret (* <- ok! *)
let () = Print_string Params_signed.secret (* <- interdit! *)
Il y a beaucoup d'outils de développement très intéressants dans la suite Ocaml
. Citons notamment:
ocamlprofile
qui permet de mesurer la consommation en temps et en espace d'un programme afin de l'optimiserocamlopt -afl-instrument
permet de compiler un programme pour qu'il soit utilisable par le générateur de test afl-fuzz. Plus besoin d'écrire vos tests, ils sont tirés au hasard "intelligemment"